| | Revue de presse novembre 2007 | |
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Admin Admin
Nombre de messages : 23 Date d'inscription : 25/06/2006
| Sujet: Revue de presse novembre 2007 Jeu 1 Nov - 17:51 | |
| Ouest-France 1er Novembre 2007 Bretagne Un nouveau sursis pour le cimetière du Magouër Le petit cimetière marin du Magouër, sur la rive droite de la ria d’Etel, fait le bonheur des promeneurs, peintres et photographes. Pas celui de la mairie de Plouhinec (Morbihan). Le maire et son conseil estiment que les carcasses de thoniers en bois présentent un danger, notamment pour les enfants qui y jouent. Argument fallacieux, il cache en fait un projet d’aménagement du secteur, tonnent les défenseurs du patrimoine. L’an dernier, les opposants à la destruction des épaves ont fait remparts de leur corps pour empêcher les pelleteuses d’entrer en action. A la demande du préfet, le cimetière du Magouër vient de bénéficier d’un nouveau sursis. ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Le Nouvel Obs Télé du 10 au 16 novembre 2007 Humeur Les fantômes des marées Nous vivons décidément une époque qui ne respecte rien et qui a peur de tout, une époque sans pitié pour la mémoire des hommes, pour leurs souffrances passées, pour ce que fut leur vie. Au nom du sacro-saint principe de précaution, chacun est prêt à renier ses engagements, ses convictions au besoin, et notre histoire à tous : tout, mais de grâce évitez-moi les ennuis ! Sur la Ria d’Etel, un coin de Bretagne miraculeux, à la beauté sauvage, le cimetière marin est depuis des années au centre d’une bataille aux rebondissements incessants. Sur ce carré de plage blonde aux allures de bout du monde reposent quelques carcasses de chalutiers en bois du début du siècle dernier, qui achèvent de se désagréger au rythme des marées et des saisons – autant dire paisiblement. Elles sont les fantômes d’un temps révolu mais toujours présent dans la mémoire des anciens et de leurs familles, le temps des vies rudes et fières des marins d’autrefois, le temps des lointaines et périlleuses campagnes, le temps de la peine et de la fraternité : celui de la pêche au chalut et au thon, lorsque Etel était encore un port prospère et animé. On achève bien les bateaux… Il existe une dizaine de ces cimetières marins en Bretagne, tous traités avec respect et même, pourrait-on dire, avec amour. Seul celui du Magouër suscite de tels orages. Fin septembre, le conseil municipal de Plouhinec, délicieuse commune des bords de la Ria, a voté « à l’unanimité », nous dit-on, la destruction de ces vestiges envahis de sable et de mélancolie qui, cruelle ironie de l’histoire, « occuperaient sans titre le domaine maritime » ! Une condamnation à une seconde mort pour ces bateaux déjà morts, et même à demi enterrés. Et pourquoi les arracher ainsi à leur repos éternel, bien mérité au terme d’une vie de labeur ? Au prétexte qu’ils constitueraient un danger… Alors qu’en soixante ans de présence il n’a pas été relevé le moindre incident ! S’il ne se passe rien, des pelleteuses débarqueront donc un jour prochain, au petit matin, sur la plage du Magouër,. Elles broieront en quelques heures les vénérables carcasses, réduisant en poussière un patrimoine unique et la mémoire du port d’Etel, l’âme de la Ria, et un peu de la Bretagne toute entière. Après les chevaux jadis, on achève aujourd’hui les bateaux, et les souvenirs enfouis dans leurs cales éventrées. On aimerait parfois que le principe de précaution porte aussi sur les sentiments… Osera-t-on demander une faveur ? Que les cendres de ces malheureuses épaves soient dispersés sur les flots de la Ria, à marée descendante, afin qu’elles franchissent une dernière fois la barre et se perdent au large, dans la lumière ou les embruns mais loin, surtout, très loin de l’ingratitude des humains… Richard Cannavo
Dernière édition par le Sam 10 Nov - 18:56, édité 2 fois | |
| | | laouen56
Nombre de messages : 1 Age : 57 Localisation : La Gacilly Date d'inscription : 02/11/2007
| Sujet: Re: Revue de presse novembre 2007 Ven 2 Nov - 23:08 | |
| bonjour, Je viens de m'inscrire afin de pouvoir participer moi aussi aux discussions. Morbihannaise depuis 1an (du fin fond de l'Argoat), je ne connaissais pas le cimetière du Magouër, que j'ai découvert hier. Je viens du Finistère, où de nombreux bateaux ont été détruits, sous pretexte de garantir la sécurité des promeneurs. L'épave du langoustier Belle Etoile, à Camaret, par exemple, qui ne gênait personne. Camaret est devenu un port sans âme. Dimanche dernier j'ai fait toute une série de photos sur le cimetière de Kerhervy, à Lanester, que je connaissais depuis 15ans. J'ai aussi écrit quelques textes, sur ce cimetière, sur mon site internet. Hier je suis allée à Plouhinec, avant tout pour faire des photos, que je compte publier sur le net bientôt. J'avais entendu parler, par un des habitants de Plouhinec, de la menace pesant sur ce cimetière depuis des années, et ce genre de situation me révolte. J'ai voulu me rendre compte du "soit disant" danger du site. En effet, il n'est pas conseillé de tenter la traversée vers Etel avec un de ces thoniers.. :-) Hormis ce trait d'humour lamentable, j'ai trouvé que les bateaux étaient en assez bon état. Quand on vient de Kerhervy, on est surpris! La brèche dans le bateau le plus à droite, est tentante, mais dangereuse... La lumière qui le traverse est tout simplement exceptionnelle. Je me suis bien gardée d'y pénétrer. Entrer dans le mieux conservé des thoniers (celui qui porte le panneau d'interdiction) est plus que tentant, et personne n'y résiste. J'ai discuté avec un vieux monsieur qui expliquait, que, dans sa jeunesse, si un gamin se faisait mal en jouant où il n'avait pas le droit d'aller, ses parents le grondaient, et rajoutaient une bonne fessée, au lieu de porter plainte. Nous sommes passés d'une société sans aucunes normes de sécurité, à une société où il faudra bientôt demander le droit de regarder une ruine, une épave, ou quoi que ce soit, de peur de le voir s'écrouler sur nos têtes au moindre regard. Le bateau est couvert de clous, il est vrai que c'est dangereux. Mais je pense sincèrement que les parents qui se baladent près des épaves doivent tenir les enfants, et les surveiller. Sinon, autant tenter de sécuriser la terre entière, ou nous faire vivre cloitrés entre quatre murs. Ce bateau m'a surpris: je le trouve dans un état excellent. Les membrures sont impressionnantes, et il n'est pas prêt de pourrir. Même les bordées semblent saines. Je ne suis pas issue du milieu maritime, mais les épaves m'ont toujours bouleversée. Au delà de l'aspect émotionnel, il y a ce devoir de préserver le patrimoine breton. Les vieux gréement qui peuvent être rénovés, le sont (merci aux sauveteurs du Biche), quand aux autres, ils doivent avoir une fin digne, et la seule fin digne d'eux est l'échouage dans une vasière, où sur une plage comme au Magouër. J'ai cru comprendre que ces bateaux servaient de "digue", protégeant le coin. Je ne doute pas un seul instant, que derrière cet argument "sécurité" se cache un projet d'aménagement du coin, très lucratif. Je suis heureuse de lire que le cimetière bénéficie d'un sursis, mais j'ai l'impression que ce n'est qu'un sursis de plus. Je me doute que vous tous faites tout votre possible pour sauver ce cimetière. Hier, je suis restée assise dans le bateau pendant un long moment, et ne sachant rien du sursis que vous annoncez, j'ai pensé: si les pelles viennent, je reviendrai ici m'attacher aux membrures. Je vois que certains d'entre vous l'ont fait! Je souhaite n'avoir jamais à écrire: "la prochaine fois je serai parmi vous". | |
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